Au début du mois de septembre, notre premier adjoint en charge des finances, Serge Cazenave, devait subir une intervention chirurgicale qui lui paraissait être une simple formalité. Et subitement sa vie s’arrêta suscitant une vive émotion car chacun mesura la fragilité et le sens tragique de chaque vie.
J’avais fait sa connaissance au moment où je constituais ma liste pour les municipales de 2020. Il m’avait dit qu’il pourrait bien être sur cette liste si j’avais besoin de quelqu’un mais sans vraiment chercher à s’imposer. Ce n’est que longtemps après que j’ai appris que faire partie du Conseil municipal de Roquefort au moment de sa retraite était un rêve qui l’habitait depuis longtemps.
Après un BTS de comptabilité, il avait fait toute sa carrière professionnelle dans un cabinet comptable à Pau. Ses compétences dans ce domaine m’ont conduit à lui proposer le poste d’adjoint en charge des finances et naturellement comme les finances sont le nerf de la guerre, celui de premier adjoint. Il était aussi membre du conseil communautaire des Landes d’Armagnac. Là encore, il faisait partie de la commission « finances et administration générale ».
S’il aimait bien Pau où d’ailleurs il était co-gérant d’un pub Irlandais, d’où sa passion pour les musiques Irlandaises, Il n’en reste pas moins qu’il était à Roquefort tous les week-ends et qu’il était viscéralement Roquefortois.
Il appartenait comme beaucoup ici à une vielle famille de papetiers qui habitait l’ancienne avenue de arènes, là où ont été construits les premières maisons ouvrières que sont les Castors et qui témoignent encore aujourd’hui de la grande histoire industrielle et sociale de Roquefort.
Il était très fier d’avoir pu conserver et continuer à vivre dans cette maison où il avait passé son enfance et sa jeunesse, seul garçon de la famille précédé de ses trois sœurs, très proche de sa mère dont il parlait souvent. Comme les anciens des Castors il cultivait son potager et perpétuait la tradition de convivialité avec ses voisins avec qui il échangeait quotidiennement et ne manquait jamais le marché du samedi dont par ailleurs il assurait la gestion pour la commune
En vrai Roquefortois, il aimait le rugby et suivait tous les matchs du RCPR. Il aimait les grands banquets et les repas d’avant match lors des déplacements avec Jean-Pierre, Gilou, Patrice, Laetitia et quelques autres.
Il prenait ses congés en octobre et les passait à la palombière de son neveu et filleul dont il était très proche, non pas pour chasser mais pour faire la cuisine car il était un bon vivant mais aussi un excellent cuisinier.
Outre son expérience de comptable, il était au sein du Conseil municipal celui qui portait la longue histoire, les valeurs et les visions du monde de ces cultures ouvrières qui ont profondément façonné l’identité et les mentalités de notre petite ville durant un siècle.
Merci Serge.

François HUBERT